Sous ce titre ambigu diffusé par la presse, se cache une confusion sur le type d’exosquelettes concernés. Car si le 26 janvier dernier, Emmanuel Macron a promis l'installation et la prise en charge de deux exosquelettes par département dans les centres de soins médicaux et en hôpital, il ne s’agit en aucun cas d’exosquelettes destinés au monde du travail mais de modèles pour les paraplégiques.
Les articles concluent que hors de l’hôpital, on trouve des exosquelettes en agriculture, en usine ou dans le bâtiment, pour soulager le dos des éleveurs ou ouvriers. A l’heure du débat sur l’allongement du temps de travail, qu’en est-il des aides gouvernementales et de leur prise en charge réelle ?
Il faut tout d’abord distinguer dans quel contexte on se situe, soit dans le cadre du maintien dans l’emploi de collaborateurs en situation de handicap, ou bien en amont d’un projet de prévention visant à améliorer les conditions de travail au sein de l’entreprise ou d’un établissement de santé.
Première situation : La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) permet au salarié de bénéficier d’aides spécifiques. Après avis du Médecin du Travail, l’entreprise peut alors se tourner vers les organismes compétents pour aider au financement de l’exosquelette. L’AGEFIPH, le FIPHFP ou encore les structures CAP Emploi (ex SAMETH) seront à votre disposition pour vous aider.
Deuxième situation : l’entreprise souhaite mettre en place un plan de prévention des TMS. Dans ce cas l’Assurance Maladie ne prendra pas directement en charge les exosquelettes mais pourra vous proposer un accompagnement pour la mise en place de mesures préventives visant à réduire les risques d’exposition aux TMS. Ces dispositifs appelés TMS Pros Action concernent les PME-PMI.
Pour certains secteurs économiques ne dépendant pas de la CARSAT comme les agriculteurs via la MSA, régime de protection sociale des salariés agricoles, on propose des aides financières aux TPE affiliées. Les entreprises du BTP peuvent également solliciter leurs organismes de prévention comme la CAPEB ou l’OPPBTP. Enfin les ARS (agences régionales de santé) participent de plus en plus à la prise en charges d’exosquelettes pour le personnel de santé comme les aides-soignantes ou infirmières.
Même si ces aides restent encore en réalité très peu nombreuses, on sent poindre avec la pression des entreprises pour soulager leurs salariés et les particuliers eux-mêmes désireux de se protéger, le moment où l’on ne pourra plus considérer comme optionnelle la qualité de travail mais comme un véritable enjeu de santé publique.
Pierre-André FOIX, dirigeant Exofair/Fox Innovation et ancien vice-président du SSTRN (Service de santé au Travail de Nantes)